Origines de la commune de Zermatt

L’histoire de Zermatt remonte au XIIIe siècle. Au cours des siècles, le village s’est retrouvé tour à tour sous la souveraineté de l’évêque de Sion, divisé en trois communes et annexé par la France.

En 1280, le village situé au pied du Cervin est évoqué pour la première fois dans des actes sous le nom de «Pratobornum». Le sceau de la commune porte d’ailleurs aujourd’hui toujours le nom «VALLIS PRATO BORNI». Son nom actuel «Zermatt» est donc dérivé de la traduction allemande de son nom latin d’origine «Prato Borni». Ses premiers noms allemands ont probablement été mentionnés pour la première fois dans des documents datant de 1495 et 1544. Il s’agit alors des noms «zer mat», «zer Mat» ou «zur Matt». On trouve des orthographes de «Zer Matt» très variées jusqu’au XIXe siècle, pour enfin arriver à «Zermatt».

Évêque de Sion
Au XIIIe siècle, l’ancien Zermatt, avec ses habitants, ses biens et ses terres, se trouvait soumis à la souveraineté de l’évêque de Sion. La tradition historique montre que le clergé de l’époque avait transféré ou loué ses droits à différents seigneurs séculaires. Néanmoins, les habitants de Zermatt ont toujours pu garder leurs propres droits d’utilisation et libertés administratives, malgré la souveraineté des seigneurs étrangers. Ils jugèrent donc approprié de diviser la population, ainsi que les biens, les forêts et les terres, en quatre quartiers: «Hoffero», «Winchilmattero», «Muttero» et «Aroleitero». Mais la population n’était pas satisfaite de cette répartition. Les quartiers de «Hoffero», «Winchilmattero» et «Muttero» regroupèrent donc à nouveau leurs biens.

Rachats des droits féodaux
Les querelles existant entre les différents quartiers, en particulier avec «Aroleitero», se poursuivirent jusqu’au 8 mars 1555, date à laquelle le jugement du métayer des quartiers regroupés en établit le statut juridique. Au cours des années qui suivirent, de plus en plus de Zermattois réussirent à racheter les droits féodaux de leurs seigneurs. Le premier de ces rachats eut lieu le 1er décembre 1538, redonnant sa liberté à plus de la moitié de la population. Les chefs de ces 115 familles se réunirent le 25 janvier 1540 dans l’église de Zermatt pour former la première commune jamais fondée dans une métairie.

Trois communes et une fusion
Le 2 juillet 1576, 35 autres familles qui avaient, elles aussi, racheté leurs droits ont fondé une deuxième commune ayant les mêmes statuts. Le 4 mars 1579, ces deux communes ont fusionné pour former une corporation paysanne aux règles soigneusement définies. Les 39 familles restantes, libres depuis le 23 décembre 1618, prononcent, elles aussi, leur indépendance le 21 janvier 1621 conformément à ces règlements. Zermatt se compose alors de trois communes différentes ayant chacune leur propre juridiction. La constitution établie était néanmoins déjà en vigueur pour toute la vallée, c’est-à-dire pour les trois communes, et le resta jusqu’en 1798. Le 14 juin 1791, les trois communes fusionnèrent pour n’en former qu’une seule. L’acte de 1555 fut ainsi abrogé: les forêts, les terres, les alpages et les montagnes, ainsi que leurs animaux pouvant être chassés, furent alors déclarés bien commun non divisé.

De la France à la Confédération
La commune bourgeoise de Zermatt était née. Elle était régie par la constitution du 21 janvier 1621 et les règles de la corporation paysanne du 4 mars 1579. Sept ans plus tard, Napoléon Ier envahit le Valais et mit un terme sanglant à ce statut juridique: l’ensemble du territoire de l’actuel canton du Valais fut annexé par la France. Ce n’est qu’après la chute de Bonaparte, en 1814, que le Valais retrouva sa liberté en tant que république et qu’il put rejoindre la Confédération en 1815.

Le premier règlement de la bourgeoisie
Même dans les années 1860, l’utilisation des biens de la bourgeoisie fut à nouveau la cause d’une dissension parmi les bourgeois de Zermatt. Afin de régler définitivement les différends, le haut gouvernement du canton du Valais envoya le gouverneur de Viège à Zermatt. Sous sa supervision, les deux parties rédigèrent le 12 mai 1867 le premier véritable règlement de la bourgeoisie à la maison paroissiale. Ce règlement fut renouvelé le 10 mai 1914.

Origines de la commune
Les communes municipales furent probablement d’abord instaurées et répandues par la Révolution française. Le premier document de la commune municipale de Zermatt fut rédigé le 2 juin 1851. Par conséquent, cette forme juridique était déjà entrée en vigueur à Zermatt trois ans après la Constitution fédérale suisse. Les missions des deux communes se sont diversifiées et étendues au fur et à mesure que le village s’est développé. Tandis que la commune bourgeoise devenait de plus en plus un organe administratif, la commune municipale se transforma en commune politique, ce qu’on appelle aujourd’hui le conseil municipal. Pendant de nombreuses années, commune bourgeoise et commune municipale disposaient de la même administration. Néanmoins, les intérêts de la commune bourgeoise se sont de plus en plus différenciés sous l’influence de la croissance du village. La municipalité prit ainsi son indépendance en 1969.

Armoiries
Le blason de la commune de Zermatt représente un lion jaune se tenant sur deux de trois collines et flanqué de deux étoiles à cinq branches. Il est représenté sur un fond rouge. La puissance symbolique du lion a toujours été représentée dans les armoiries les plus diverses. On suppose que le lion de Zermatt a été «emprunté» aux armoiries de Vespia Nobilis (capitale du district de Viège) en signe d’affiliation au district.